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Interviews

Benoît Stempfel

PBK AG, Bern
Directeur général du projet global et responsable des planificateurs

Je suis ingénieur civil et travaille en freelance sur de nombreux projets. J’ai travaillé en Europe et dans le monde pendant une vingtaine d’années. J’ai aussi eu un bureau à Fribourg pendant 25 ans, vendu en 2010. Dès lors je me concentre sur des projets qui m’intéressent, comme le projet de l’Orée. J’en suis le directeur général de projet et je chapeaute tous les planificateurs.

Qu’est-ce qui caractérise, pour vous, ce projet de l’Orée ?

«Pour moi, le projet représente un défi technique et organisationnel avant d’être un défi architectural et urbanistique.»
Ma fonction est relativement ambitieuse car nous sommes cinq équipes de travail qui planifient pour quatre groupements d’architectes sur les bâtiments et un groupement d’ingénieurs pour tout ce qui concerne l’infrastructure.

L’Orée a en plus une certaine importance avec presque 70’000 m2 de terrain à meubler. D’autre part, il y avait un souhait d’apporter de la diversité au niveau de l’habitat, de l’architecture, mais également une intégration paysagère importante, ce à quoi je suis très sensible.

Nous avons aussi réfléchi à l’écologie et aux développements futurs du point de vue énergétique. C’est un aspect important sur l’Orée avec un projet de chauffage à distance, ce qui est une solution rationnelle compte tenu de l’ampleur du quartier et si l’on veut favoriser les énergies renouvelables. C’est un enjeu particulier du quartier qui doit se conformer aux directives du plan de quartier qui précisait cet aspect-là. 

Pouvez-vous nous donner vos impressions sur les projets des divers bureaux d’architecture à ce stade ?

J’ai découvert les projets au fur et à mesure sur la base d’esquisses et de premiers plans. Il est très intéressant de voir cette diversité qui s’est transcrite concrètement sur les plans au niveau des typologies d’appartements, de la forme des bâtiments et même des circulations qui vont être générées dans le quartier. Le travail est intense ; je suis très optimiste quant au résultat final et m’en réjouis !

Quels ont été les éléments à intégrer au niveau des transports ?

Du point de vue transports, il est question du BHNS, qui prolongera la ligne Lausanne-Renens vers les communes de Prilly et Crissier. Il y a donc une volonté claire de promouvoir les transports publics. Nous avons calculé le temps que mettraient les gens pour arriver à une première gare, et même s’il reste encore des aspects à coordonner, c’est un sujet qui occupe les spécialistes.

Le projet de l’Orée est singulier à plusieurs titres, quels sont pour vous les défis les plus importants ?

Ce projet est unique de par sa taille et le nombre d’acteurs impliqués. Nous nous réunissons tous les quinze jours pour discuter de l’avancement du projet et c’est un important exercice de coordination à faire avec la dizaine de planificateurs. Par exemple, le Maître d’Ouvrage a souhaité répondre aux normes en faveur des personnes à mobilité réduite, ce qui nécessite beaucoup de travail en particulier.

«Nous pouvons parler d’un quartier du futur d’un point de vue urbanistique et planification.»